Depuis son sacre éclatant en 2024 à Hambourg, Arthur Fils semblait destiné à défendre son titre cette année. Pourtant, le numéro 1 français a pris une décision forte : faire l’impasse sur le prestigieux ATP 500 allemand, reprogrammé dans une période charnière du calendrier. Une stratégie qui en dit long sur ses ambitions pour Roland-Garros.
Un choix dicté par un calendrier bousculé
En 2024, Arthur Fils avait conquis Hambourg dans un duel mémorable face à Alexander Zverev, numéro 4 mondial à l’époque. Ce succès marquait un tournant dans la carrière du jeune Français, symbolisant son entrée dans la cour des grands. Mais en 2025, le tournoi allemand ne figurera pas dans son programme.
Pourquoi ? Parce que l’ATP 500 de Hambourg, historiquement placé en juillet, a été avancé du 18 au 24 mai, soit seulement deux jours avant le début de Roland-Garros (26 mai au 9 juin). Inséré juste après le Masters 1000 de Rome (7-18 mai), le tournoi vient s’intercaler dans une fenêtre déjà bien remplie.
Dans ce contexte, Fils – éliminé dès le deuxième tour à Madrid – préfère se concentrer sur Rome, dernière étape de sa préparation, et bénéficier ensuite de quelques jours cruciaux de récupération avant d’aborder le Grand Chelem parisien. Une décision logique pour un joueur qui veut faire de la porte d’Auteuil son grand chantier de la saison.
Une délégation française présente… mais sans son leader
Malgré l’absence d’Arthur Fils, d’autres tricolores feront le déplacement en terre allemande : Ugo Humbert (22e), Giovanni Mpetshi Perricard (37e), Alexandre Müller (39e) et Gaël Monfils (42e) seront alignés face à une concurrence redoutable. Le tournoi accueillera notamment Jannik Sinner, actuel numéro 1 mondial, mais aussi Andrey Rublev, Holger Rune et Stefanos Tsitsipas.
L’absence d’Arthur Fils est donc notable. Leader du tennis français à seulement 20 ans, son désistement en dit long sur ses priorités. Clairement, Hambourg ne s’inscrit pas dans son chemin vers la réussite à Paris.
Une stratégie de long terme pour briller en Grand Chelem
Au-delà du choix de programmation, c’est l’évolution de la carrière d’Arthur Fils qui se profile à travers cette décision. En moins de deux ans, le Bondynois est passé du statut de jeune prometteur à celui de potentiel outsider sérieux à Roland-Garros. Pour gravir encore un échelon, il doit planifier ses saisons avec la même précision que les cadors du circuit.
Privé d’un match aussi symbolique que la défense d’un titre prestigieux, Fils opte pour une vision long terme. En choisissant Rome comme dernier test avant le Majeur parisien, il s’accorde à la fois rythme et fraîcheur, deux paramètres cruciaux avant de défier les meilleurs sur l’ocre de la Porte d’Auteuil.
Un choix qui rappelle ceux faits autrefois par ses illustres prédécesseurs : mieux vaut soigneusement choisir ses batailles que de toutes les livrer au risque de s’épuiser inutilement.
Ce que cela signifie pour la saison de Fils
La priorité donnée à Roland-Garros montre clairement la nouvelle ambition d’Arthur Fils : franchir un cap en Grand Chelem. Avec une entrée dans le Top 15 mondial, le regard porté sur lui a changé, et sa préparation s’adapte à ses nouvelles responsabilités.
Si certains verront dans cette absence à Hambourg une opportunité manquée de défendre un titre, Fils pense plus grand. Car c’est sur la terre parisienne que se joue son vrai défi : convaincre qu’il peut, dès maintenant, rivaliser avec l’élite mondiale sur le plus grand des courts français.
Verdict fin mai, sous le soleil (espérons-le) de la Porte d’Auteuil, où tous les regards seront tournés vers lui.