La journée du 5 avril 2025 a été dense en actualité sportive. Mais parmi les informations marquantes, une a particulièrement attiré l’attention des amateurs de tennis : la déclaration de Dominic Thiem confirmant une fois encore qu’il ne regrette absolument pas sa décision de mettre fin à sa carrière professionnelle. Une décision forte, attendue depuis plusieurs mois, et désormais assumée par l’un des joueurs les plus talentueux de sa génération.
Dominic Thiem : un talent brut freiné par les blessures
Vainqueur de l’US Open en 2020, Dominic Thiem avait alors atteint le sommet de son art. Doté d’un revers à une main foudroyant, d’une puissance physique hors norme et d’une ténacité exemplaire, l’Autrichien était considéré comme le principal prétendant au trône laissé vacant par la fin annoncée de l’ère Big Three (Federer, Nadal, Djokovic). Classé numéro 3 mondial à son apogée, Thiem a longtemps incarné l’espoir d’un renouveau pour le tennis masculin.
Mais la blessure au poignet survenue en 2021 a marqué un virage dans sa carrière. Malgré plusieurs tentatives de retour, avec des passages prolongés sur le circuit Challenger, Thiem n’a jamais retrouvé son niveau d’antan. Sa chute dans le classement ATP, symbolique d’un long calvaire physique et mental, l’a longtemps tenu à l’écart des grands tournois.
Il a fini par jeter l’éponge, non sans avoir exploré toutes les pistes possibles. Interrogé dans un entretien pour Daily Sports, Thiem déclare : « J’ai fait le bon choix, je suis en paix avec ma décision. » Une déclaration simple, mais puissante, qui scelle le destin d’un combattant ayant tout tenté pour revenir.
Une retraite qui révèle les défis du tennis moderne
Le cas de Dominic Thiem éclaire un défi majeur du tennis contemporain : l’exigence physique de plus en plus accrue. Si les champions actuels comme Novak Djokovic ou Carlos Alcaraz parviennent à rester compétitifs grâce à un entourage médical et technique ultra pointu, tous les joueurs n’ont pas la même capacité à encaisser les années de compétition continue.
Thiem, lui, a préféré tirer la sonnette d’alarme. Davantage que le talent, la longévité est devenue un critère de réussite. Et face à un corps qui envoie des signaux d’alerte, certains joueurs préféreront préserver leur santé plutôt que de courir vainement après un retour périlleux.
Cette décision ouvre également une réflexion sur la gestion mentale dans le tennis. La solitude des tournois, la pression permanente et les blessures qui empêchent les progrès sont autant d’éléments qui poussent certains à arrêter plus tôt que prévu.
Quel héritage pour Dominic Thiem ?
Avec 17 titres en carrière, un sacre en Grand Chelem et de multiples finales majeures (Roland-Garros 2018 et 2019, Masters 2020), Thiem laisse une empreinte forte dans l’histoire récente du tennis. Il reste, pour beaucoup, l’un des meilleurs représentants de ce que l’on appelait alors la « Next Gen », cette génération attendue pour prendre la relève des géants.
Son style de jeu atypique, son éthique de travail et sa détermination ont marqué ses pairs et inspiré bon nombre de jeunes joueurs. Son départ vient aussi rappeler que le tennis de haut niveau, malgré ses paillettes, peut s’avérer cruel.
À l’heure de tirer sa révérence, Dominic Thiem fait preuve d’une rare lucidité. En admettant sa limite, il montre que la grandeur se mesure aussi à la capacité de savoir dire stop. Le circuit ATP perd un joueur spectaculaire, mais le tennis, lui, gagne un exemple de dignité sportive.
Et après ? Une reconversion déjà en réflexion
L’Autrichien a laissé entendre qu’il pourrait se tourner vers le coaching ou l’accompagnement mental de jeunes talents. Instigateur d’actions caritatives en Autriche et passionné de sport au sens large, Thiem ne manquera pas d’options. Une nouvelle vie commence, déjà saluée par ses pairs sur les réseaux sociaux.
« Dominic a toujours été une source d’inspiration, un vrai battant », a tweeté Alexander Zverev — un autre membre de l’ancienne Next Gen. Reste à savoir quel rôle jouera Dominic Thiem dans le monde du tennis post-retraite. Mais son nom, lui, ne sera pas oublié de sitôt.