L’ambition était grande, la chute est brutale. Alexander Zverev, numéro 2 mondial et finaliste malheureux à Roland-Garros en 2022, voulait lancer sa saison européenne sur terre battue avec autorité, à Monte-Carlo. Mais dès son entrée en lice, l’Allemand s’est heurté à un Matteo Berrettini combatif et revanchard. Résultat : une défaite en trois sets (2-6, 6-3, 7-5) et bien des interrogations à quelques semaines de Roland-Garros.
Un revers inattendu qui confirme une spirale négative
Derrière le score se cache un vrai malaise qui s’installe autour d’Alexander Zverev sur terre battue. Déjà en difficulté lors de sa tournée sud-américaine, l’Allemand n’a jamais semblé en pleine possession de ses moyens à Monte-Carlo. Si le premier set, largement remporté 6-2, laissait croire à une mise en route maîtrisée, la suite fut bien plus laborieuse. Bousculé à l’échange, imprécis au service et surtout fébrile mentalement dans les moments clés, Zverev a laissé Berrettini s’installer dans le match. Et l’Italien n’a pas tremblé pour s’offrir son premier grand coup de la saison.
Cette élimination précoce a un goût amer pour le camp Zverev. Positionné comme l’un des favoris logiques de ce Masters 1000, l’Allemand voyait dans ce tournoi une belle rampe de lancement avant Madrid, Rome et surtout Paris. Au lieu de cela, il repart avec un match en moins et des doutes en plus. La dynamique est préoccupante : depuis sa tournée sud-américaine, Zverev a du mal à retrouver de la continuité dans son jeu, oscillant entre coups d’éclats et passages à vide inquiétants.
Les carences actuelles : physique, mental et surface ?
Que se passe-t-il avec Alexander Zverev ? Sur le plan physique, certaines séquences de ce match ont montré un joueur en difficulté dans la couverture du terrain, notamment lorsque la cadence s’élevait. La terre battue exige un effort constant et une variation tactique que l’Allemand semble moins bien maîtriser cette saison. Lui qui s’appuyait sur son service puissant et sa solidité en fond de court peine à dicter le jeu sur surface lente. Son faible ratio de points remportés derrière sa seconde balle (moins de 40 % sur ce match) confirme un vrai déséquilibre dans le jeu.
Mentalement, la fébrilité reste un point noir. À 5-5 dans l’ultime manche, Zverev cède son engagement après deux fautes directes et une double faute. Cette incapacité à se montrer décisif dans les moments chauds tranche avec les ambitions qu’on lui prête. Et ce n’est malheureusement pas un cas isolé : à Indian Wells et Miami, déjà, l’Allemand avait montré des signes similaires.
Pour Berrettini, une victoire qui relance (enfin) ?
De l’autre côté du filet, Matteo Berrettini a signé une performance référence. L’Italien, relégué au 34e rang mondial après une année 2023 entachée de blessures, cherchait un match fondateur. Il espère sans aucun doute que ce sera celui-ci. Appliqué, agressif au bon moment, et intelligent dans ses constructions, il a rappelé pourquoi il avait tutoyé le Top 10 avec constance il y a deux ans.
Ce succès face à un top joueur, dans un contexte aussi symbolique qu’un Masters 1000 sur terre, pourrait donner un réel élan à sa saison. Comme Zverev, Berrettini n’a jamais réellement été perçu comme un spécialiste de la terre, mais il a montré qu’avec son service et son coup droit lifté, il pouvait déranger plus d’un adversaire.
Quels enseignements pour la suite de la saison ?
Cette défaite d’Alexander Zverev à Monte-Carlo met en lumière la fragilité actuelle des têtes d’affiche du circuit. Alors que Novak Djokovic et Carlos Alcaraz visent déjà les sommets à Roland-Garros, Zverev se retrouve en position inconfortable. Il a désormais peu de marge pour retrouver son meilleur niveau avant les échéances majeures.
Pour Berrettini, c’est au contraire une occasion idéale pour reconstruire une dynamique, avec des points ATP précieux et une confiance retrouvée. Monte-Carlo, souvent révélateur de la hiérarchie réelle sur terre, vient de livrer ses premières surprises. Et ce n’est sans doute que le début…