La tension était à son comble à Vilnius, mais l’équipe de France s’est vue stoppée net dans son élan en Billie Jean King Cup. Après avoir brillamment remporté leur premier affrontement du groupe face à la Suède (3-0), les Bleues ont chuté deux fois coup sur coup : d’abord contre la Turquie, puis face à une Belgique tenace et opportuniste. Résultat sans appel : la France restera en deuxième division cette saison encore. Une déception majeure qui appelle une réflexion de fond sur le projet porté par Julien Benneteau.
Une dynamique brisée après un départ prometteur
Tout avait pourtant bien commencé. Les Françaises avaient lancé leur campagne 2024 en s’imposant avec autorité contre la Suède, envoyant un signal positif malgré l’absence d’atouts majeurs comme Caroline Garcia. Mais le revers contre la Turquie (2-1), combiné à la blessure sévère de Clara Burel – touchée aux ligaments croisés et indisponible pour de longs mois – a perturbé l’équilibre d’un groupe déjà en reconstruction.
Clara Burel, souvent vue comme l’un des piliers en devenir du collectif tricolore, représentait une valeur sûre pour Benneteau. Son absence a mis la pression sur des joueuses comme Varvara Gracheva, récemment naturalisée française, et Alizé Cornet, toujours vaillante malgré ses 34 ans. La blessure de Burel est un tournant dans cette campagne, tant sur le plan sportif que psychologique.
Gracheva en difficulté, Cornet dépassée
Varvara Gracheva était très attendue dans cette rencontre décisive face à la Belgique. Opposée à Greet Minnen (92e mondiale), la Française n’a pas réussi à tenir son rang. Dominée dans le premier set (6-2), elle a tenté de réagir dans la deuxième manche, qu’elle perd de peu (6-4), avant de complètement s’effondrer dans le troisième acte (6-1). Une performance bien en-deçà des attentes pour la numéro 1 française, qui traverse une période difficile depuis plusieurs semaines sur le circuit WTA.
Plus tôt dans la journée, Alizé Cornet avait ouvert la voie à la défaite, s’inclinant de manière surprenante contre Sofia Costoulas Vandromme, âgée de seulement 18 ans et classée au-delà de la 750e place mondiale. Cette contre-performance, bien que douloureuse, illustre aussi le manque de profondeur actuelle dans les rangs de l’équipe de France : entre jeunes joueuses pas encore prêtes et vétérans en fin de parcours, Julien Benneteau doit composer avec des ressources limitées.
Quel avenir pour l’équipe de France ?
Cette non-qualification envoie un signal clair : l’équipe de France est aujourd’hui en transition, sans leader d’envergure mondiale, ni réelles certitudes dans ses choix tactiques. Le cap vers le Groupe mondial, déjà difficile, semble encore s’éloigner. D’autant que les nations rivales (États-Unis, République tchèque, Australie…) continuent d’évoluer avec un vivier de jeunes joueuses au plus haut niveau.
Julien Benneteau, sélectionneur depuis 2018, doit désormais repenser un projet qui s’essouffle. Faut-il relancer la formation et donner leur chance à des profils comme Diane Parry ou Elsa Jacquemot ? Comment mieux intégrer les Franco-internationaux comme Gracheva ? Et surtout, comment reconstruire une dynamique collective capable de rivaliser sur la scène internationale ?
La fin de campagne 2024 laisse un goût amer, mais elle peut aussi ouvrir la voie à une nouvelle ère si les fondations sont renforcées. La BJK Cup reste une vitrine prestigieuse du tennis féminin, et la France a trop d’histoire dans cette compétition pour en rester là.