Alors qu’il espérait surfer sur une dynamique positive amorcée à Monte-Carlo, Gaël Monfils a dû déclarer forfait à la dernière minute pour l’ATP 250 de Munich. Ce retrait soudain interroge autant qu’il inquiète, surtout à quelques jours du Masters 1000 de Madrid, prochaine étape clé de la saison sur terre battue. Analyse.
Un coup d’arrêt brutal pour Monfils
Mardi, Gaël Monfils devait affronter Denis Shapovalov au premier tour du tournoi de Munich dans un duel prometteur entre deux talents imprévisibles. Mais contre toute attente, le Français de 38 ans a renoncé quelques heures avant son entrée sur le court. Aucune explication officielle n’a été donnée par son entourage ni par l’organisation du tournoi, renforçant le flou déjà ambiant autour de son état physique.
Monfils sortait pourtant d’un Monte-Carlo encourageant : après avoir remporté son premier tour, il avait livré une belle résistance contre Andrey Rublev (6-2, 7-6 [2]) au second tour. De quoi nourrir des espoirs quant à une montée en puissance sur sa surface fétiche, la terre battue. Le forfait à Munich vient donc freiner cette dynamique et poser des questions sur la suite de sa saison, notamment à l’approche du tournoi de Madrid, qui débute le 21 avril.
Un silence préoccupant et un Masters 1000 en ligne de mire
À ce jour, aucune blessure n’a été officialisée par le clan Monfils. Ce silence laisse libre cours aux spéculations : s’agit-il d’une gêne physique nécessitant repos et précaution, ou bien d’une stratégie de préservation en vue des grands rendez-vous ? La réalité est que, à 38 ans, Monfils aborde chaque semaine avec précaution, conscient que son corps ne tolère plus les cadences imposées par le circuit ATP.
Si l’on choisit une lecture optimiste, Monfils pourrait avoir choisi de ne pas compromettre ses chances à Madrid, voire Roland-Garros, où il espère sans doute briller une dernière fois devant son public. Le Masters 1000 de Madrid, disputé en altitude et souvent favorable aux joueurs offensifs, pourrait en effet s’avérer plus stratégique que le tournoi bavarois pour engranger des points et retrouver du rythme.
Un drôle de scénario pour Diego Dedura-Palomero
Le grand bénéficiaire de ce forfait est incontestablement Diego Dedura-Palomero. Le jeune Allemand de 20 ans, 549e mondial et lucky-loser malheureux des qualifications, obtient une opportunité en or pour faire ses débuts dans le tableau principal d’un ATP 250. Il remplacera Gaël Monfils face à Denis Shapovalov.
Ce type de scénario n’est pas rare sur le circuit, mais il illustre les enjeux imprévisibles derrière chaque tournoi professionnel. Pour Dedura-Palomero, c’est plus qu’un simple match : une vitrine, une expérience et potentiellement un tournant dans une carrière encore embryonnaire.
Quel impact sur la suite de la saison ?
Ce forfait relance un débat sur la capacité de Gaël Monfils à maintenir un niveau compétitif sur la durée. Depuis sa demi-finale à l’US Open 2016, le Parisien alterne les éclairs de génie et les pauses forcées. Très émotif et attaché au spectacle, Monfils est aussi tributaire d’un corps bien souvent capricieux.
L’absence d’informations claires sur son état complique l’analyse. Ce qui est sûr, c’est que l’entrée dans la saison européenne sur terre battue est cruciale pour lui. Il s’agit non seulement d’une opportunité de refaire surface au classement (il est actuellement au-delà de la 250e place mondiale), mais aussi de peaufiner les derniers chapitres d’une carrière déjà riche. Le public français espère encore le voir briller à Madrid, Rome, ou mieux, à Roland-Garros, où son panache a souvent électrisé les foules.
En attendant, son forfait à Munich laisse planer le doute. Reste à savoir s’il saura le dissiper rapidement, ou s’il signe le début d’un printemps incertain.