À moins d’un mois du début de Roland-Garros 2024 (du 25 mai au 8 juin), la liste officielle des engagés directs a été dévoilée. Surprise : plusieurs têtes connues du circuit ATP et WTA n’y figurent pas. Un constat qui promet une féroce bataille dès les qualifications ou dans la course aux précieuses wild-cards. Décryptage d’un Roland à enjeux pour ces grands noms du tennis.
Des gros calibres relégués aux portes du tableau principal
Richard Gasquet, Stan Wawrinka, Marin Cilic, Corentin Moutet… Tous ces visages familiers du court Philippe-Chatrier devront cette année franchir un parcours du combattant pour rallier le tableau principal du Grand Chelem parisien. Leur classement ATP actuel ne leur permet plus de figurer automatiquement parmi les participants.
Pour Marin Cilic (ancien n°3 mondial), Borna Coric ou encore Fabio Fognini, l’accès direct n’est qu’un lointain souvenir. Le Croate Cilic, toujours en difficulté après une blessure longue durée, pointe aujourd’hui au-delà de la 100e place. Même sort pour Wawrinka (162e), vainqueur ici en 2015, qui rêve pourtant de revivre les frissons de Roland une dernière fois.
Chez les femmes, la situation est tout aussi tendue : malgré ses performances passées, Sloane Stephens (vainqueure de l’US Open 2017) devra également passer par les qualifs ou espérer un geste de la Fédération française de tennis (FFT). La tension monte pour ces joueuses habituées aux grands rendez-vous.
Richard Gasquet, un adieu à Roland-Garros largement anticipé
L’un des cas les plus symboliques est celui de Richard Gasquet. À 38 ans, l’ancien n°7 mondial a officialisé que cette édition serait sa dernière sur la terre battue parisienne (source : déclaration officielle FFT). Pour l’accompagner dans ce baroud d’honneur, la FFT devrait lui offrir une wild-card dans la tradition des hommages rendus à des piliers du tennis français (Simon, Tsonga).
Reste à savoir si Gasquet saura saisir cette ultime opportunité. Malgré une forme fluctuante cette saison, son expérience sur l’ocre parisien et sa popularité au sein du public tricolore pourraient lui offrir une chance de briller une ultime fois Porte d’Auteuil.
Le casse-tête des wild-cards françaises
La FFT n’a pas encore révélé officiellement la liste de ses invitations, mais le casse-tête s’annonce épineux. En dehors de Gasquet, plusieurs jeunes Français frappent à la porte : Arthur Cazaux, Giovanni Mpetshi Perricard, Harold Mayot, Luca Van Assche ou encore Terence Atmane. Tous espèrent bénéficier d’un coup de pouce fédéral pour continuer leur progression sur le circuit. Adrian Mannarino pourrait également postuler, bien que son jeu soit rarement à l’aise sur terre battue.
Chez les femmes, en dehors de Caroline Garcia et Varvara Gracheva (seules directement qualifiées), la FFT devra répartir au mieux ses invitations. Fiona Ferro, Océane Dodin ou encore Kristina Mladenovic pourraient pointer le bout de leur raquette.
Des qualifications relevées, reflet d’un niveau global toujours plus exigeant
Le niveau des qualifications à Roland-Garros n’a jamais été aussi élevé. Le tableau préliminaire 2024 s’annonce comme l’un des plus relevés de la décennie. Avec des ex-top10, des joueurs en reprise et de jeunes espoirs affamés, les premières journées du tournoi promettent un suspense haletant.
« Il faudra jouer son meilleur tennis dès le mardi », déclarait récemment Gilles Simon sur BeIN Sports à propos du niveau actuel des qualifs. Et pour cause : certains vétérans comme Fabio Fognini (36 ans) ou Stan Wawrinka devront affronter des juniors ambitieux et sans complexe.
Roland-Garros, dernière chance ou tremplin pour un renouveau ?
Ce Roland 2024 sera capital pour plusieurs grands noms. Peut-être leur dernier au plus haut niveau, ou le début d’un second souffle. Le prestige de la Porte d’Auteuil et la ferveur du public offrent un cadre idéal pour ces trajectoires croisées entre espoirs de retour et adieux émouvants. Une édition à ne pas manquer pour les passionnés comme pour les observateurs avertis.
Plus que jamais, Roland-Garros incarne la beauté impitoyable du tennis moderne : rien n’est acquis, et même les anciens géants doivent batailler pour une place au soleil parisien.