Dans le monde du tennis féminin, chaque semaine redessine les équilibres. La dernière mise à jour du classement WTA offre son lot de surprises mais surtout deux trajectoires qui interpellent : la spectaculaire remontée de Jelena Ostapenko et la chute brutale de Caroline Garcia. Deux récits opposés qui révèlent beaucoup sur l’état actuel du circuit.
Jelena Ostapenko : retour fracassant dans le Top 20 mondial
On la craignait irrégulière, on la redécouvre conquérante. Jelena Ostapenko, 27 ans, a signé une semaine presque parfaite à Stuttgart en remportant son 9e titre WTA. Une performance majuscule conclue par une victoire sans appel en finale face à Aryna Sabalenka (6-4, 6-1), numéro 2 mondiale. Surtout, la Lettone avait déjà fait sensation en quart de finale en écartant Iga Swiatek, la patronne du circuit.
Ce titre propulse Ostapenko au 18e rang mondial, réintégrant un Top 20 qu’elle n’avait plus atteint avec autant de hargne depuis près d’un an. Encore plus significatif : sa régularité retrouvée. Après une finale à Doha en février, Stuttgart confirme que la joueuse de Riga est en train d’écrire un nouveau chapitre, bien plus stable, de sa carrière. Après son sacre à Roland-Garros en 2017, nombreux attendaient une confirmation. Ce retour en forme pourrait marquer le début d’un printemps en fanfare pour Ostapenko, qui vise désormais les grands rendez-vous européens sur terre battue, avec Rome et Roland-Garros en ligne de mire.
Caroline Garcia dégringole : une alerte sérieuse pour le tennis féminin français
À l’opposé de ce renouveau, la situation de Caroline Garcia devient préoccupante. L’ex-numéro 4 mondiale glisse lourdement au classement WTA, perdant 18 places pour se retrouver 117e. Un coup dur, à plus d’un titre, pour la Lyonnaise, qui peine à enchaîner les bons résultats depuis plusieurs mois. Son forfait à Rouen, puis à Madrid, pour cause de blessure, empêche tout retour immédiat sur le devant de la scène.
Sa sortie du Top 100 est d’autant plus symbolique qu’elle se produit dans un contexte où le tennis féminin français peine à se renouveler. À ce jour, seule Varvara Gracheva parvient encore à se maintenir dans le Top 100, occupant actuellement la 90e position mondiale. Une maigre consolation face à l’absence de relève ou de constance chez les autres tricolores.
Les difficultés de Garcia interrogent : s’agit-il d’une simple période à vide ou d’une phase qui pourrait la faire basculer durablement hors du radar élite ? À 30 ans, elle conserve l’expérience et le talent pour rebondir. Mais l’urgence est palpable. Une absence prolongée sur le circuit, combinée à des sorties précoces de tournoi, pourrait aggraver cette spirale descendante.
Quels enjeux pour les semaines à venir ?
Ce mouvement au classement WTA survient juste avant les tournois majeurs de la saison sur terre battue. Ostapenko arrive en pleine confiance, avec un potentiel de tête de série désormais assuré, ce qui pourrait lui offrir un tableau abordable dans les tournois clés de Rome et Roland-Garros.
Pour Garcia, la question est double : retrouver rapidement une forme physique convenable et réintégrer le Top 100 pour espérer aligner des participations au plus haut niveau. Sans cela, c’est le piège de la transition via les qualifications qui s’ouvre, avec une pression supplémentaire.
Enfin, l’état du tennis français féminin soulève un malaise plus large : la quasi-disparition des Bleues dans le Top 100 mondial. Derrière Gracheva, aucune joueuse ne semble capable de prendre le relais court terme. Il est temps de repenser les structures d’accompagnement et la formation, pour assurer la pérennité de la présence tricolore sur le circuit WTA.
Un classement, deux dynamiques, une multitude de questions. La suite de la saison promet d’être décisive pour ces deux figures du circuit.