La saison sur terre battue bat son plein, et les qualifications du Masters 1000 de Madrid ont déjà offert des moments forts pour le tennis français. Trois tricolores, Harold Mayot, Hugo Gaston et Diane Parry, ont brillamment validé leur ticket pour le tableau principal de cette prestigieuse compétition. Un vent d’espoir souffle donc sur le camp français, à quelques semaines de Roland-Garros.
Mayot et Gaston, une dynamique retrouvée sur l’ocre madrilène
Les premiers coups échangés sur les courts espagnols ont souri aux Français. Harold Mayot, 23 ans et classé 160e mondial, a fait parler son talent d’ancien numéro 1 mondial chez les juniors. Face à l’Américain Tristan Boyer (7-5, 6-2), il a montré de la solidité et une belle lecture de jeu, armes indispensables sur la surface lente de la Caja Mágica. Ce succès est un signal fort pour le Messin, qui peine encore à s’installer durablement dans le top 100.
Hugo Gaston, lui, poursuit sa quête de constance. Actuel 80e à l’ATP, le Toulousain a pris le meilleur sur Luca Nardi (6-4, 6-2), dans un match parfaitement maîtrisé. Sur une surface qui lui convient bien, celui qui avait brillé à Roland-Garros en 2020 a fait parler sa science du jeu court et ses variations.
Ces deux victoires tricolores dans le tableau masculin ne sont pas anecdotiques : elles illustrent la volonté d’une nouvelle garde de s’affirmer et de s’imposer dans les tournois majeurs. Le Masters 1000 de Madrid, toujours très compétitif, sera un test grandeur nature.
Diane Parry lance (enfin) sa saison
Côté dames, l’éclaircie vient de Diane Parry. À 22 ans, la Française végète depuis plusieurs mois, freinée par des soucis physiques et un début de saison poussif. Mais la Parisienne a retrouvé ses sensations au meilleur moment. Elle s’est hissée dans le tableau principal en gommant deux adversaires solides, dont la tête de série n°9 des qualifications, l’Italienne Elisabetta Cocciaretto, balayée 6-2, 6-2.
La performance est d’autant plus notable que Parry, redescendue au 116e rang mondial, a montré un tennis percutant et intelligent. Sa capacité à varier le jeu avec son revers à une main a fait merveille sur la terre battue castillane. Si elle confirme ce niveau, elle peut envisager une belle percée dans la capitale espagnole.
Des regrets pour Royer et Jacquemot
Mais tous les Bleus n’ont pas eu la même réussite. Valentin Royer s’est arrêté aux portes du tableau principal après une lutte intense face au Tchèque Vit Kopriva, perdue dans un tie-break cruel. La déception est palpable, mais la progression du Français reste notable cette saison.
Chez les dames, Elsa Jacquemot a elle aussi échoué au dernier tour. Malgré un double break d’avance dans le set décisif contre l’Ukrainienne Kateryna Starodubtseva, la Lyonnaise n’a pas su conclure. Ces défaites frustrantes rappellent à quel point les qualifications de tournois de ce calibre sont impitoyables.
Un tremplin prometteur avant Roland-Garros
Ces qualifications réussies constituent bien plus qu’une simple entrée dans le tournoi pour Harold Mayot, Hugo Gaston et Diane Parry. Elles valident un travail de fond pour ces jeunes talents tricolores, en quête de constance et de reconnaissance sur le circuit principal.
Avec des adversaires coriaces à venir – le tableau principal regorge de têtes d’affiche comme Alcaraz, Ruud ou Tsitsipas chez les hommes, Swiatek, Rybakina ou Sabalenka chez les femmes – les Français devront encore hausser leur niveau. Mais cette entame madrilène est la meilleure des mises en confiance. En ce début de saison sur terre battue, elle augure de belles choses, notamment en vue du prochain rendez-vous majeur : Porte d’Auteuil.
D’ici là, Madrid sera un excellent laboratoire pour tester le potentiel des Bleus face à l’élite. Réponse attendue cette semaine sur les courts brûlants de la Caja Mágica.