Masters 1000 Toronto 2025 : Le retour d’Apostolos n’empêche pas l’élimination de Tsitsipas dès le premier tour

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par Léo Duvot

Stefanos Tsitsipas avait annoncé fièrement sur Instagram ses retrouvailles avec son père et ancien entraîneur, Apostolos Tsitsipas. Un choix fort de symboles, censé marquer une nouvelle étape dans sa carrière en perte de vitesse. Pourtant, ce retour à ses racines familiales n’a pas suffi. Le Grec s’est incliné dès le premier tour du Masters 1000 de Toronto 2025, battu en trois sets par l’Australien Christopher O’Connell (6-4, 4-6, 6-2).

Un retour attendu mais peu concluant

Depuis la fin de leur collaboration officielle en 2023, Stefanos Tsitsipas avait pris ses distances avec le coaching paternel, notamment en tentant une courte aventure avec Goran Ivanisevic. Ce dernier, ancien mentor de Novak Djokovic, n’a pas su faire décoller la trajectoire de l’ex-numéro 3 mondial. En ce mois d’août 2025, Tsitsipas occupe une modeste 30e place au classement ATP, conséquence directe d’une année marquée par de nombreuses éliminations précoces, un manque de constance frappant et une confiance en berne.

Dans une publication Instagram postée mercredi, Tsitsipas a annoncé : « J’ai retrouvé la personne qui a cru en moi en premier », en légende d’une photo le montrant en compagnie de son père à Toronto. Si le message a ému ses fans, il n’a pas trouvé d’écho immédiat sur le court.

Opposé à Christopher O’Connell (ATP 78), outsider australien sans complexe, le Grec a montré des fulgurances mais aussi de nombreuses approximations. Loin de son meilleur tennis, notamment en revers et dans ses prises d’initiative, Stefanos s’est à nouveau empêtré dans ses doutes, se laissant déborder dans un match qui semblait pourtant à sa portée.

Une crise de résultats persistante

Cette défaite dès le premier tour interroge sur les véritables ressorts du mal-être tennistique de Tsitsipas. Malgré sa stature, son talent et son expérience des grands rendez-vous – avec notamment une finale de Roland-Garros et plusieurs titres ATP 250 à son actif – il peine à retrouver la dynamique qui l’avait hissé au sommet de l’élite mondiale. Depuis la saison 2024, marquée par une irrégularité chronique, nombre d’analystes évoquent un problème mental et tactique plus que purement technique.

Le choix de renouer avec Apostolos Tsitsipas est autant stratégique qu’émotionnel. Longtemps critiqué pour son implication jugée excessive dans la carrière de son fils, Apostolos a aussi été l’artisan de ses plus grands succès. Ce retour peut-il être le déclic tant attendu ? Pour l’heure, c’est un pari non conclu.

À 26 ans, Stefanos est dans une période charnière. D’autres joueurs de sa génération, comme Alexander Zverev ou Daniil Medvedev, parviennent à maintenir leur place dans le top 10. Tsitsipas, lui, semble incapable de franchir un nouveau cap.

À la recherche d’une dynamique salvatrice

Ce nouveau revers place plus que jamais Tsitsipas face à ses responsabilités. Le calendrier ATP reste chargé d’opportunités, notamment avec les Masters 1000 de Cincinnati et, bien sûr, l’US Open à l’horizon. L’association retrouvée avec Apostolos devra rapidement produire des résultats pour éviter une plongée durable dans le ventre mou du circuit.

D’autant que le tennis masculin est plus concurrentiel que jamais. Avec l’éclosion de nouveaux visages comme Jannik Sinner, Carlos Alcaraz ou Holger Rune, chaque tournoi devient un champ de bataille où le moindre retard de confiance ou de préparation peut coûter très cher.

Peut-être que le retour aux sources prend du temps. Peut-être aussi que Stefanos aurait besoin d’un regard extérieur pour réinventer son jeu et sa stratégie. Mais pour l’instant, les résultats sont là : malgré toute la bonne volonté affichée sur Instagram, le terrain a tranché. Et le verdict est implacable : une élimination dès le premier tour à Toronto, symbole d’un joueur toujours en quête d’un second souffle.

Et maintenant ?

Stefanos Tsitsipas va devoir faire vite. Avec l’US Open 2025 qui approche à grands pas, le Grec a encore une chance de redresser la barre en grand chelem. Mais pour cela, il faudra plus qu’un retour paternel émotionnel : une relance technique, une rigueur mentale retrouvée, et une motivation sans faille. Sous peine de voir sa carrière stagner irrémédiablement dans l’ombre de ses plus grandes espérances.

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