Il est des relations dans le monde du tennis qui dépassent le simple cadre sportif. Celle entre Boris Becker et Novak Djokovic en fait indéniablement partie. Dans une intervention émouvante accordée au podcast « High Performance » en 2025, l’ancien entraîneur du champion serbe est revenu sur leur collaboration, mais surtout sur le lien personnel qui les unit encore aujourd’hui.
Un tandem légendaire qui a marqué le tennis moderne
Entre 2013 et 2016, Boris Becker et Novak Djokovic ont formé un duo redouté du circuit ATP. En trois saisons ensemble, ils ont conquis six titres du Grand Chelem, un vrai âge d’or dans la carrière du Serbe. Wimbledon (2014, 2015), l’Open d’Australie (2015, 2016), l’US Open (2015) ou encore Roland-Garros en ligne de mire à l’époque : Becker a su aider Djokovic à affiner son jeu, son mental surtout, pour atteindre une efficacité clinique au plus haut niveau.
Selon les statistiques de l’ATP, le bilan de Djokovic avec Becker en tant que coach est impressionnant : un taux de victoire supérieur à 85 %, des séries de succès ininterrompus et une domination écrasante sur le circuit.
Mais derrière les chiffres, c’est une histoire humaine plus profonde qui s’est construite. Becker n’hésite plus à en parler ouvertement : « Dans les moments difficiles, on découvre les vrais amis. 95 % m’avaient oublié, mais pas Novak. » Une référence directe au soutien indéfectible du Serbe durant l’incarcération de l’Allemand en 2022-2023, une période sombre où Djokovic avait été l’un des rares à rester présent à ses côtés. (Source : podcast High Performance via TennisActu).
Djokovic : de l’incompris au roi enfin respecté
Autre sujet abordé par Boris Becker : l’évolution de l’image publique de Novak Djokovic. Longtemps jugé sous le prisme de la froideur ou d’une supposée arrogance, le numéro 1 mondial a souffert de comparaisons souvent défavorables avec Roger Federer et Rafael Nadal, ses éternels rivaux. Mais les temps changent, et le regard du public aussi.
« Il a enfin obtenu le respect qu’il a toujours mérité », confie Becker avec fierté. Pour lui, Novak Djokovic, aujourd’hui âgé de 37 ans mais encore compétitif sur les plus grands courts du monde, pourrait bien devenir le joueur « le plus populaire de tous les temps » s’il décidait de jouer une ou deux saisons supplémentaires.
Il faut dire que les records parlent pour lui. En ce début 2025, Djokovic détient toujours les records du nombre de Grands Chelems (24), de semaines passées à la première place mondiale, et il est le seul joueur à avoir remporté au moins trois fois chaque tournoi majeur. Un palmarès unique, qui, combiné à sa longévité et sa constance, a fini par imposer le respect même aux plus sceptiques.
Un héritage désormais reconnu
Si les débuts de carrière de Djokovic n’étaient pas forcément accompagnés d’un amour universel, l’évolution de sa perception aujourd’hui constitue probablement l’un des plus grands changements de narration du tennis moderne. En 2025, Djokovic n’est plus seulement vu comme un « gagnant », mais bien comme une légende vivante.
L’analyse de Becker illustre ce tournant : voir un ancien champion, triple vainqueur de Wimbledon et figure du tennis mondial, saluer cette reconnaissance tardive mais méritée, nous rappelle que le respect ne se réclame pas, il se gagne. Djokovic, en restant fidèle à lui-même, en traversant les tempêtes médiatiques, sanitaires ou sportives, a conquis bien plus qu’un palmarès : il a conquis les cœurs.
Conclusion : une relation humaine avant tout
Au-delà de l’analyse technico-tactique ou des chiffres, ce témoignage de Boris Becker vient mettre en lumière l’aspect humain du tennis de haut niveau. L’amitié sincère entre un mentor et son élève devient ici un symbole : celui d’une fidélité à toute épreuve, d’un respect mutuel, et d’une histoire qui dépasse les courts.
Alors que Djokovic continue d’écrire l’histoire en 2025, ses plus grandes victoires sont peut-être aussi celles qu’il n’a pas obtenues raquette en main, mais à travers la reconnaissance de ses pairs. Grâce à des voix comme celle de Becker, sa légende s’inscrit un peu plus dans le marbre du sport.