Stefanos Tsitsipas évite le piège au Masters de Monte-Carlo : que faut-il retenir ?

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par Léo Duvot

Le début de campagne monégasque de Stefanos Tsitsipas a bien failli tourner au cauchemar. Bousculé d’entrée par Jordan Thompson, le Grec a su puiser dans ses ressources mentales pour s’imposer et relancer sa saison sur terre battue. Retour sur un match révélateur et les enjeux à venir pour l’ex-numéro 3 mondial.

Un retour aux fondamentaux sur sa surface fétiche

Après une tournée américaine loin de ses standards — élimination dès le 2e tour à Indian Wells et Miami — Stefanos Tsitsipas avait besoin de se rassurer sur une surface qu’il affectionne particulièrement : la terre battue. Triple vainqueur à Monte-Carlo (2021, 2022, 2023), le Grec arrivait dans la Principauté avec 1 900 points à défendre, soit plus de la moitié de son capital total. Une pression non négligeable qui aurait pu l’étouffer dès son entrée en lice.

Opposé à l’Australien Jordan Thompson, 35e mondial, Tsitsipas a pourtant vacillé ; un premier set concédé 6-4, des erreurs inhabituelles, une tension palpable. « Je ne savais pas trop à quoi m’attendre après cette première manche », a reconnu le Grec en conférence de presse (source : ATP Tour). Mais fidèle à ses qualités de terrien, il a resserré son jeu, s’appuyant sur un service retrouvé et une palette tactique bien plus agressive.

Résultat : deux sets solides (6-4, 6-2), un mental de champion qui refait surface et une logique respectée face à un adversaire accrocheur.

Une victoire essentielle dans un contexte sous tension

Avec la pression de devoir défendre son titre et les points qui vont avec, chaque match est une finale pour Stefanos Tsitsipas sur cette tournée printanière. Son entraîneur, Dimitris Chatzinikolaou, le rappelait : « Il y a un peu de pression, mais il attend ça avec impatience » (source : conférence de presse ATP Monte-Carlo). Une affirmation qui souligne l’état d’esprit du Grec : conscient de l’enjeu, prêt à en découdre.

Le soutien de son staff technique, composé également de Kerei Abakar, semble crucial dans cette période charnière. Ensemble, ils visent une reconstruction progressive de la confiance, notamment sur les bases du jeu de Tsitsipas : le lift puissant, le coup droit profond, et une variation constante qui fait souvent la différence sur ocre.

À noter que ce n’est pas la première fois que Tsitsipas connaît un démarrage compliqué à Monte-Carlo. En 2022 déjà, il avait frôlé l’élimination face à Laslo Djere avant de dérouler jusqu’au titre. Un scénario qui pourrait bien se répéter cette année s’il parvient à élever progressivement son niveau de jeu.

Zoom sur la suite : adversaires et perspectives

En huitièmes de finale, Stefanos Tsitsipas affrontera soit le Portugais Nuno Borges, soit l’Espagnol Pedro Martinez. Deux profils joueurs de terre, mais pas du calibre du Grec. Une bonne occasion pour lui d’enchaîner les sets et de retrouver ce rythme qui lui a fait défaut ces dernières semaines.

Mais au-delà du prochain match, c’est toute la tournée sur terre qui est en ligne de mire : Barcelone, Madrid, Rome et bien sûr Roland-Garros. Si Tsitsipas veut rester dans le top 10 et prétendre à une place de tête de série porte d’Auteuil, il devra briller.

Déjà fort d’un palmarès solide sur ocre (2 titres à Monte-Carlo, finales à Barcelone et à Roland-Garros), il connaît le chemin, mais la concurrence est rude : Sinner, Alcaraz, Djokovic, voire un Zverev retrouvé. À Tsitsipas de hausser son niveau s’il souhaite encore rêver plus grand.

Un test réussi, mais l’équilibre reste précaire

Ce premier tour au goût de montagnes russes est peut-être le déclic dont Stefanos Tsitsipas avait besoin. Sa capacité à rebondir après un premier set perdu montre son expérience et sa résilience. Mais il ne suffira pas de s’accrocher. Pour renouer avec le haut niveau, le Grec devra rapidement retrouver sa constance, notamment au service, et réduire ses fautes directes, encore trop nombreuses.

La suite du Masters 1000 de Monte-Carlo pourrait nous en dire long sur les ambitions réelles de Tsitsipas en 2024. Capable du meilleur, mais souvent freiné par des baisses de régime mentale, il n’a plus de temps à perdre.

Face à un tableau relevé, chaque victoire devient précieuse. Pour Stefanos Tsitsipas, le chemin vers un quatrième titre en Principauté est semé d’embûches, mais la voie reste ouverte.

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