Monte-Carlo 2024 : Clap de fin émouvant pour Richard Gasquet, la boucle est bouclée

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par Léo Duvot

Richard Gasquet tire sa révérence au Masters 1000 de Monte-Carlo, le tournoi qui avait marqué le début de sa légende. Vingt-trois ans après son incroyable percée en tant qu’adolescent prodige, le Biterrois a disputé son ultime match sur la terre battue monégasque. Retour sur une histoire d’amour longue de plus de deux décennies entre un joueur au revers mythique et l’un des tournois les plus prestigieux du circuit.

Monte-Carlo, le théâtre des débuts éclatants de Gasquet

C’est en 2002, à seulement 15 ans, que Richard Gasquet explose aux yeux du grand public à Monte-Carlo. Ce jour-là, il devient le plus jeune joueur à remporter un match sur le circuit ATP depuis 1990. Ce tournoi deviendra un tournant symbolique dans la carrière de celui que l’on surnommait déjà “le Mozart du tennis français”.

Alors que le Masters 1000 de Monte-Carlo amorce comme chaque année la saison sur terre battue, l’édition 2024 marquera les adieux de Gasquet à ce tournoi mythique. Mercredi 9 avril, il affrontait l’Allemand Daniel Altmaier au premier tour. Dans un match accroché et riche en émotions, Gasquet s’incline en trois sets : 5-7, 7-5, 6-2. À presque 38 ans, il dispute là son dernier affrontement dans un tournoi qui a défini une partie de son identité de joueur.

La rencontre a basculé dans la dernière manche, notamment à cause d’une pause médicale controversée prise par Altmaier entre les deuxième et troisième sets. Ce temps mort a coupé l’élan de Gasquet, alors en pleine dynamique. Malgré une première manche solide, le Français n’a pas pu résister au retour physique d’un adversaire plus frais et opportuniste.

Gasquet, un monument du tennis français qui quitte la scène petit à petit

Avec plus de 900 matchs ATP disputés, 15 titres en carrière et une présence quasi ininterrompue dans le top 100 pendant plus de 15 ans, Richard Gasquet aura marqué de son empreinte l’histoire du tennis français. Si son palmarès en Grand Chelem n’est pas à la hauteur des espoirs suscités à ses débuts, il est indéniable que le Biterrois a inspiré toute une génération de joueurs.

Son revers à une main, parmi les plus élégants du circuit, reste une référence pour les puristes. Mais au-delà des coups, c’est la longévité, la régularité et l’amour du jeu qu’il faut saluer. Son parcours à Monte-Carlo en est l’illustration parfaite : commencé dans la lumière et terminé dans l’émotion.

Un hommage appuyé lui a été rendu à la fin de son match. Une cérémonie en petit comité, mais remplie de chaleur et de respect, a permis au public monégasque de dire au revoir à un champion humble, discret, mais éminemment talentueux.

Quel héritage pour le tennis français ?

L’impact de Gasquet dépasse largement ses résultats en carrière. Formé au sein de la Fédération Française de Tennis, il est l’exemple d’une génération – avec Monfils, Tsonga, Simon – qui a porté haut les couleurs tricolores pendant plus de 15 ans sur le circuit international.

Aujourd’hui, alors que la relève peine à s’imposer dans les grands rendez-vous, son départ symbolise aussi la fin d’une époque dorée. Les Lucas Van Assche, Arthur Fils ou encore Luca Nardi (naturalisation possible en débat) devront s’inspirer de la ténacité et de la passion d’un joueur qui, malgré les blessures et les critiques, a traversé les décennies sans jamais renoncer.

Conclusion : la nostalgie d’un adieu mérité

Le Masters 1000 de Monte-Carlo 2024 restera donc comme le point final d’une belle histoire. Si Gasquet ne quitte pas encore définitivement le circuit (aucune annonce de retraite officielle), il tourne une page importante de son parcours. Son lien unique avec Monte-Carlo est un rappel poignant de ce que le tennis peut offrir : des émotions, des destins croisés et une mémoire collective que seul le sport peut transmettre avec autant d’intensité.

Un dernier revers long de ligne, un regard vers le ciel, des applaudissements nourris… À Monte-Carlo, le rideau est tombé, mais l’héritage reste.

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