Le circuit ATP bruisse de rumeurs depuis plusieurs jours : Stefanos Tsitsipas serait sur le point d’engager Goran Ivanisevic comme entraîneur. Mais entre silence radio du joueur et signaux contradictoires, où en est réellement cette possible association ? Décryptage d’un dossier brûlant qui pourrait rebattre les cartes du Top 10 mondial.
Ivanisevic-Tsitsipas : un duo prometteur en gestation
La rumeur est partie du média grec Gazzetta : Stefanos Tsitsipas viserait une collaboration de prestige avec Goran Ivanisevic après Roland-Garros. L’ancien coach de Novak Djokovic, artisan de 12 titres du Grand Chelem pour le Serbe entre 2018 et 2024, apporterait un bagage technique et mental considérable au n°8 mondial.
Sur le papier, cette association a du sens. Tsitsipas, pourtant lauréat à Dubaï en février, peine à maintenir une régularité au plus haut niveau. Son jeu offensif et ses lacunes mentales en moments clés lui ont coûté de précieuses victoires, notamment en Grand Chelem où il court toujours après un premier sacre. Ivanisevic, de par son expérience des matches à très haute intensité et sa capacité à gérer la pression, pourrait combler ce manque de constance.
Mais pour l’heure, le joueur grec entretient l’ambiguïté. En conférence de presse après sa défaite à Monte-Carlo face à Lorenzo Musetti, interrogé sur cette éventuelle collaboration, Tsitsipas a déclaré : « Je ne suis pas encore en mesure de répondre à cette question. » (source : conférence de presse Monte-Carlo 2024). Une réponse aussi floue que stratégique.
Retour vers le gazon : le timing d’un possible tournant
Cette hésitation n’est pas nouvelle. Une première approche entre les deux hommes avait eu lieu fin 2023, mais Ivanisevic s’était finalement orienté vers une collaboration avortée avec Elena Rybakina. Le terrain semble donc fertile pour un possible rebondissement post-Roland Garros. Carey Abacar, jeune entraîneur âgé de 26 ans, accompagnera Tsitsipas durant la saison sur terre. Mais bien des regards sont déjà tournés vers Wimbledon, terrain d’expression idéal pour l’agressivité du Grec.
Le gazon, surface emblématique qu’Ivanisevic connaît mieux que quiconque – lui qui a remporté Wimbledon en 2001 – constituerait le cadre idéal pour impulser une nouvelle dynamique. Pour Tsitsipas, qui n’a encore jamais dépassé les huitièmes sur le gazon londonien, la présence d’un coach aussi expérimenté pourrait pallier son historique irrégulier sur cette surface.
Quels enjeux pour Tsitsipas et l’ATP ?
Le timing de cette rumeur n’est pas anodin. À 25 ans, Tsitsipas entre dans une phase charnière de sa carrière. Membre du Top 10 depuis 2019, finaliste de Roland-Garros et de l’Open d’Australie, il commence néanmoins à voir une nouvelle génération (Rune, Sinner, Alcaraz) le pousser à sortir du cadre. Un entraîneur comme Ivanisevic représenterait plus qu’un simple changement technique : un signal fort au circuit et une volonté de franchir le dernier palier.
Ivanisevic, dont l’expérience avec Djokovic a été marquée par une rigueur mentale, un travail sur la régularité et un sens tactique aiguisé, pourrait effectivement être l’élément déclencheur qu’attend le Grec. En retour, il trouverait chez Tsitsipas un joueur au potentiel indéniable mais encore imparfait, à sculpter pour les grandes joutes.
L’ATP, pour sa part, assisterait à une possible recomposition des équipes techniques des cadors du circuit. Cette nouvelle ère où les ex-légendes (Becker, Ferrero, Ivanisevic) prennent les rênes stratégiques de la jeune garde continue de redessiner les équilibres du haut niveau.
Une chose est sûre : si cette collaboration voit le jour, elle pourrait marquer un tournant dans la carrière de Tsitsipas. Rendez-vous probable sur le gazon de Wimbledon, théâtre idéal pour des premières révélations.