WTA Madrid : Diane Parry s’arrête au 2e tour, signal d’alarme pour le tennis féminin français ?

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par Léo Duvot

La Française Diane Parry n’a pas franchi l’obstacle du deuxième tour au WTA 1000 de Madrid. Opposée à la Russe Anna Kalinskaya, tête de série n°30, la Tricolore a livré une prestation combative mais imprécise, s’inclinant 7-6(4), 6-4. La dernière représentante française dans le tableau principal quitte donc le tournoi madrilène, non sans avoir montré des signes encourageants. Mais cette élimination soulève de nouvelles questions sur l’état de forme du tennis féminin français.

Un combat à armes inégales face à Kalinskaya

Malgré une qualification convaincante et un premier tour bien négocié face à Irina-Camelia Begu, Diane Parry n’a pas su hausser son niveau au moment clé. Face à une Anna Kalinskaya en pleine confiance, la Française a été pénalisée par un service en demi-teinte, avec seulement 55 % de premières balles passées. Une statistique qui a pesé lourd dans la balance, notamment lors des points cruciaux du tie-break du premier set.

La Russe, de son côté, a su imposer son rythme, combinant régularité et agressivité. Bien que les échanges aient souvent été disputés, Kalinskaya a mieux géré la pression, notamment sur ses jeux de service. Diane Parry, souvent trop passive en retour, a peiné à convertir les rares opportunités de break, ce qui a conditionné l’issue du match.

À 21 ans, Parry continue pourtant de progresser. Son revers slicé reste une arme redoutable, même sur dur, et sa lecture du jeu s’améliore. Mais à ce niveau, la moindre baisse de régime technique ou mentale se paye cash. Son parcours à Madrid montre qu’elle peut rivaliser sur un WTA 1000, mais confirme qu’un palier reste à franchir pour s’y imposer durablement.

Tennis féminin français : une crise de fond qui perdure

Derrière l’élimination de Diane Parry se cache une réalité plus large : le tennis féminin tricolore traverse une période de disette préoccupante. À Madrid, aucune joueuse française n’a dépassé le deuxième tour. Varvara Gracheva, la seule Française classée dans le Top 100 au moment du tournoi, a elle aussi été sortie prématurément.

Cette situation met en lumière le manque de profondeur du vivier français à haut niveau. Le retrait progressif des figures emblématiques comme Kristina Mladenovic ou Alizé Cornet n’a pas été compensé par une relève suffisamment armée techniquement et mentalement. Diane Parry et Clara Burel incarnent une génération talentueuse, mais encore trop irrégulière pour porter l’étendard français à l’international avec constance.

Les prochaines étapes, comme le WTA 125 de Saint-Malo puis les Internationaux de Rome, seront cruciales pour que les Françaises engrangent des points, de la confiance et de l’expérience avant Roland-Garros. Car si la relève tarde à s’imposer, le rendez-vous parisien pourrait une fois encore symboliser le retard pris par le tennis féminin français.

Que retenir pour la suite ?

Diane Parry peut tirer du positif de ce tournoi, notamment sa combativité et sa capacité à accrocher une adversaire du Top 40. Mais Madrid a aussi mis en exergue les lacunes encore sensibles de son jeu, notamment au service et en constance tactique.

Pour le tennis féminin français, cette élimination est un nouveau signal faible d’un malaise plus profond. Entre manque de résultats marquants, absence d’une joueuse réellement installée dans le Top 50 et des difficultés à franchir le cap des gros tournois, la fédération a du pain sur la planche. Il ne s’agit plus seulement d’espérer l’éclosion d’un nouveau talent, mais de structurer un projet à long terme pour redonner de l’élan à l’élite féminine tricolore.

Une chose est sûre : la saison sur terre battue, avec ses opportunités en tournois européens, sera capitale pour jauger le potentiel de cette génération et anticiper les (re)constructions indispensables.

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