L’Espoir de toute une nation pourrait bien devoir revoir ses plans. À moins de six semaines du coup d’envoi de Roland-Garros, Carlos Alcaraz est contraint au repos forcé. Touché à l’avant-bras droit, le jeune prodige espagnol doit composer avec un coup d’arrêt préoccupant qui jette une ombre sur sa préparation. Décryptage d’un timing inquiétant, entre ambitions contrariées et enjeu majeur pour le circuit ATP.
Un timing qui interroge à l’approche de Roland-Garros
Fin avril marque traditionnellement la montée en puissance des joueurs en vue de la saison sur terre battue, avec Madrid, Rome et surtout Roland-Garros en ligne de mire. Mais pour Carlos Alcaraz, les plans s’assombrissent. Le n°3 mondial, tenant du titre à Madrid, a été contraint de se retirer du Masters 1000 espagnol en raison d’une douleur persistante à l’avant-bras droit — le bras qu’il utilise pour sa redoutable gifle en coup droit.
Ce forfait, officialisé via un communiqué de son équipe et rapporté par plusieurs médias comme DailySports (source : DailySports.fr/atp), soulève de vives inquiétudes. Car au-delà du rendez-vous manqué avec le public madrilène, c’est surtout la ligne droite vers Roland-Garros qui s’en trouve perturbée. À moins de 40 jours du début du tournoi parisien, Alcaraz voit sa préparation sur terre battue sérieusement compromise.
Une saison déjà en dents de scie
Après un début d’année 2024 correct mais moins flamboyant qu’en 2022-2023, Carlos Alcaraz semblait revenir en forme avec une belle victoire à Indian Wells en mars. Mais depuis, son physique inquiète. Ce nouveau pépin à l’avant-bras s’ajoute à une accumulation de soucis musculaires rencontrés depuis un an, notamment à l’abdomen et au bas du dos.
Si le joueur de 20 ans dispose encore d’un court laps de temps avant Roland-Garros (début le 26 mai), chaque jour sans entraînement spécifique sur terre est un handicap pour un joueur dont le jeu exige une condition optimale. En 2023, Alcaraz avait atteint les demi-finales à Paris, perdant sèchement contre Novak Djokovic après avoir souffert physiquement.
Un Roland-Garros à haute tension
Cette blessure à l’avant-bras ne menace pas que le tournoi de Madrid. Si son indisponibilité se prolonge, c’est carrément sa participation à Roland-Garros qui serait remise en question — un scénario que le camp Alcaraz espère évidemment éviter, mais que les spécialistes commencent à évoquer. Dans une interview pour Eurosport Espagne, Juan Carlos Ferrero, son entraîneur, s’est montré mesuré : « Nous prenons le temps de bien faire les choses. Pas question de précipiter un retour, même pour un grand tournoi. »
Pour le tennis espagnol, la perte d’Alcaraz serait un nouveau coup dur, à l’image du recul progressif de Rafael Nadal. Sur le plan du circuit ATP, cela redistribuerait aussi les cartes : avec un Djoković en gestion, un Medvedev irrégulier sur terre, ou un Sinner en ascension, tout semble ouvert pour cette édition 2024.
Quel impact sur le circuit ATP ?
L’absence — ou simplement une présence diminuée — d’Alcaraz à Roland-Garros pourrait avoir plusieurs conséquences majeures. D’une part, le tournoi parisien perdrait l’un de ses plus grands atouts médiatiques et l’un de ses favoris naturels. D’autre part, cela ouvrirait la voie aux outsiders, confirmant une tendance amorcée depuis la fin de l’ère du « Big Three ».
Les regards se tournent déjà vers Jannik Sinner, très régulier en 2024, ou encore vers Stefanos Tsitsipas, souvent performant sur ocre. Ce Roland-Garros pourrait aussi offrir une chance inattendue à des jeunes loups comme Holger Rune ou Alexander Zverev.
Un enjeu psychologique pour Alcaraz
Au-delà du physique, Carlos Alcaraz entre dans une phase où la gestion mentale prendra une importance capitale. Gérer la pression, encaisser la frustration de manquer des tournois majeurs, et revenir sans précipitation : autant de défis pour un joueur encore jeune. S’il devait faire l’impasse sur Roland-Garros, ce serait certes un coup d’arrêt, mais pas une catastrophe. La tournée sur gazon puis la quête d’un premier Grand Chelem à Wimbledon ou à l’US Open sont encore à portée.
Mais l’Espagnol, ambitieux et hypercompétitif, ne voudra très probablement pas manquer le rendez-vous parisien. Reste à savoir si son corps suivra.