Arthur Fils déçoit à Madrid : un coup d’arrêt inquiétant avant Roland-Garros

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par Léo Duvot

L’ascension impressionnante d’Arthur Fils sur le circuit ATP semblait inarrêtable. Pourtant, à Madrid, le jeune français a brutalement calé. Opposé à l’Argentin Francisco Comesana (70e mondial), le numéro 1 tricolore a été sorti dès le deuxième tour, en deux sets frustrants (7-6 [4], 6-4), malgré un départ canon dans la rencontre. Que s’est-il passé ? Décryptage d’un revers qui pourrait peser lourd dans la préparation de Roland-Garros.

Un scénario inattendu : du rêve au cauchemar

Tout semblait pourtant indiquer une victoire aisée pour Arthur Fils. Solide depuis le début de la tournée sur terre battue – quart de finale à Monte-Carlo, Barcelone et de belles performances à Miami et Indian Wells – le Français abordait ce match avec confiance. Il démarre en trombe : un break d’entrée, un jeu solide, et rapidement un score de 5-1 dans le premier set. Mais à cet instant précis, le match bascule.

Le service de Fils, jusque-là bien en place, commence à flancher. Le coup droit perd en précision, et son langage corporel laisse poindre une frustration inhabituelle. Soudainement, Comesana, jusque-là dominé, retrouve des couleurs et aligne les jeux. Résultat : set perdu au tie-break, et une deuxième manche qui démarre sous tension. Sans repères, Fils cède une nouvelle fois son service à 3-3 et ne parvient plus à inverser la tendance.

Un mental mis à rude épreuve

Ce match contre Comesana illustre un enjeu clé dans l’évolution d’Arthur Fils : la constance mentale. Capable de dominer outrageusement un début de match, le Français semble encore vulnérable face aux imprévus, aux retours d’adversaires, et à la pression d’un statut grandissant. À plusieurs reprises dans la seconde manche, il laisse apparaître des signes d’agacement : regards appuyés vers son clan, contestations auprès de l’arbitre, gestes de frustration. Des éléments qui traduisent une fébrilité intérieure, sans doute amplifiée par des attentes toujours plus élevées.

Selon les données officielles de l’ATP, Arthur Fils affichait avant ce tournoi un bilan positif sur terre battue en 2024, avec 75% de victoires. Sa défaite contre Comesana met fin à une série de quatre tournois d’affilée conclus par un quart de finale ou mieux. Une dynamique prometteuse, certes, mais que ce revers à Madrid interrompt brutalement.

Quels enseignements pour la suite ?

Cette élimination prématurée soulève plusieurs points. D’abord, la question de la gestion de la pression : Arthur Fils est désormais attendu sur chaque tournoi, et son statut de numéro 1 français le met particulièrement sous les projecteurs. Ensuite, l’aspect physique : après une série de tournois enchaînés, peut-être paye-t-il aussi une sursollicitation musculaire et mentale. Enfin, cette défaite rappelle que le passage de « révélation » à « confirmation » passe par des étapes douloureuses.

Pour la suite, Fils aura l’occasion de se remobiliser à Rome, dernier grand test avant Roland-Garros. Un tournoi dans lequel il devra prouver qu’il peut rebondir rapidement, et maîtriser davantage ses émotions.

Même si Madrid marque un coup d’arrêt, cela ne doit pas faire oublier les immenses progrès réalisés ces derniers mois. L’objectif reste clair : arriver prêt et solide à Paris pour porter haut les couleurs françaises. Ce passage à vide pourrait bien être un mal pour un bien, une leçon nécessaire sur le chemin de l’élite.

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