Lundi 3 novembre 2025 a été riche en actualités sportives, mais une déclaration a particulièrement retenu l’attention dans le milieu du tennis : celle d’Aryna Sabalenka. La numéro 1 mondiale ne mince pas ses mots. En dénonçant les conditions actuelles du circuit WTA, la Biélorusse relance le débat sur l’organisation du calendrier, ses conséquences sur la santé des joueuses, et l’avenir du tennis féminin.
Sabalenka tire la sonnette d’alarme : un calendrier jugé « inhumain »
Héroïne d’une saison exceptionnelle – victoire à l’Open d’Australie, demi-finales à Roland-Garros et à Wimbledon, et une place solidement ancrée à la tête du classement WTA – Aryna Sabalenka profite de son statut pour faire entendre sa voix. Dans une déclaration rapportée par le média Daily Sports, la joueuse de 27 ans critique vivement la densité du calendrier WTA.
« On importe peu l’avis des joueuses sur la structuration des tournois. Le rythme est intenables sur le long terme, surtout pour celles qui vont loin chaque semaine », aurait-elle confié en marge du WTA Finals à Riyad, où elle disputait son dernier tournoi de la saison.
Ces derniers mois, plusieurs voix s’étaient déjà élevées – dont Iga Swiatek – pour dénoncer les nombreux déplacements intercontinentaux et le manque de périodes de récupération, avec parfois des enchaînements de tournois sur trois continents en deux semaines. Sabalenka enfonce donc le clou et remet en lumière une problématique récurrente, mais encore trop peu prise en compte.
Des conséquences sur la santé physique et mentale des joueuses
Ce cri d’alarme pose une question centrale pour l’avenir du tennis féminin professionnel : quels impacts un calendrier aussi chargé a-t-il sur la santé des joueuses ? En 2025, plusieurs stars du circuit ont été contraintes de couper leur saison plus tôt que prévu. Paula Badosa, Cori Gauff et même Elena Rybakina ont toutes souffert de blessures musculaires, dues – selon leurs staffs – à une charge de travail devenue intenable.
Outre les blessures physiques, la santé mentale est également au cœur des préoccupations. La pression médiatique, les déplacements constants et l’absence d’un véritable temps de pause poussent de nombreuses joueuses vers le burn-out ou le besoin de longues coupures, à l’image de Naomi Osaka en 2021, qui avait provoqué un premier électrochoc dans le milieu.
Une réforme du circuit WTA est-elle possible en 2026 ?
Face à ces critiques grandissantes, la WTA pourrait-elle céder ? En 2024, un premier projet de réforme avait été évoqué par les dirigeants du circuit féminin, notamment pour un meilleur alignement avec les ATP Masters 1000 et une meilleure gestion des tranches géographiques (Groupement des tournois par régions pour limiter les déplacements). Mais l’initiative avait été rejetée, faute d’accord entre les tournois et les sponsors.
Le coup de gueule d’Aryna Sabalenka, en cette fin de saison 2025, pourrait donc faire office de catalyseur. D’autant que plusieurs figures du tennis féminin actuel – dont Ons Jabeur et Maria Sakkari – ont soutenu publiquement les propos de la Biélorusse. Selon nos informations, la WTA réfléchirait désormais à instaurer une période de repos fixe de quatre semaines post-US Open dès la saison 2026, ce qui constituerait une première avancée.
Un enjeu crucial pour l’image et la compétitivité du tennis féminin
Au-delà de l’aspect sanitaire, cette problématique pourrait impacter la qualité du spectacle proposé. Une Sabalenka, une Swiatek ou une Gauff en méforme ou contraintes de déclarer forfait, c’est autant de pertes pour les fans, les diffuseurs et les tournois. Préserver la santé des joueuses, c’est aussi préserver l’intensité et la compétitivité d’un sport qui connaît actuellement une vive progression de son audience, notamment sur les réseaux sociaux et dans les médias.
Enfin, l’appel au changement lancé par Sabalenka soulève une question plus profonde : quelle place la WTA accorde-t-elle réellement aux athlètes dans sa prise de décision ? Si la numéro 1 mondiale n’est pas écoutée, qui le sera ?
Conclusion : Une réforme de fond est devenue incontournable. Le tennis féminin ne pourra progresser que si ses propres championnes peuvent exprimer leur potentiel sans craindre l’épuisement ou les blessures en fin de saison. 2026 pourrait bien être l’année charnière où le circuit féminin choisira entre continuité et révolution.