À 37 ans, Richard Gasquet n’a décidément pas dit son dernier mot. Opposé au Néerlandais Botic Van De Zandschulp lors du tournoi ATP 250 de Bucarest, le Français a renversé une situation compromise pour s’offrir une victoire aussi improbable que magnifique (4-6, 7-5, 6-1). Retour sur une performance marquante.
Une entame compliqué : Gasquet à court de rythme
Absent du circuit depuis deux mois, Richard Gasquet arrivait à Bucarest en manque flagrant de repères. Face à un adversaire solide, classé 89e mondial (classement ATP au 15 avril 2024), l’entame de match s’annonçait périlleuse. Et elle l’a été. Rapidement dépassé par la vivacité et la cadence des échanges imposées par Van De Zandschulp, Gasquet a concédé le premier set 4-6 sans véritablement inquiéter son opposant.
Le constat était clair : le jeu du Biterrois manquait de mordant. Sa cadence irrégulière et quelques fautes directes offraient des points faciles à son concurrent du jour. Pris de vitesse, mené 4-1 dans la deuxième manche, Gasquet semblait même en route vers une sortie prématurée. Mais c’est précisément ce moment que le Français a choisi pour réécrire le scénario.
Un sursaut d’orgueil et un jeu retrouvé
C’est un revers long de ligne somptueux qui a servi de déclencheur. Ce coup d’éclat a permis à Gasquet de reprendre confiance et de revenir dans le match. À partir de là, le visage du joueur de 37 ans s’est métamorphosé. Plus agressif, mieux ancré dans son déplacement, le Français a retrouvé ce qui fait sa marque : des variations bien senties, une couverture de terrain intelligente et un timing retrouvé en revers.
Breaké, le Néerlandais a peu à peu cédé sous la pression. Le deuxième set est arraché 7-5 par Gasquet, qui déploie alors un niveau de jeu presque retrouvé, digne de son meilleur classement (ex-n°7 mondial). Dans un troisième set à sens unique, le Français déroule son tennis en confiance pour infliger un sévère 6-1 à Van De Zandschulp.
« Je me suis accroché, je suis heureux de cette victoire », a confié Gasquet en conférence de presse post-match, rapporte DailySports.fr. Une déclaration simple mais significative : le Français a surtout prouvé qu’il avait encore les ressources mentales pour inverser un match mal engagé, malgré la fatigue ou le manque de compétition.
Analyse : Un match révélateur de la résilience de Gasquet
Ce succès ne bouleverse pas le circuit ATP, mais il souligne un point essentiel : l’envie est toujours là. À bientôt 38 ans, Richard Gasquet n’a plus l’explosivité d’antan ni la régularité des années 2010. Mais avec son toucher inimitable, son sens du rythme et son expérience, il reste imprévisible. Face à un joueur plus jeune et mieux classé, ce sursaut laisse espérer une belle fin de carrière ponctuée de coups d’éclat.
La suite ? Gasquet affrontera l’Italien Flavio Cobolli, tête de série n°3, pour une place en quarts de finale. Un nouveau test face à un joueur en pleine ascension (66e mondial au 15 avril 2024), qui pourrait confirmer – ou non – le renouveau de l’ex numéro 1 français.
Quel avenir pour Gasquet sur la terre battue ?
Ce match pourrait aussi marquer un tournant dans la saison sur terre battue du Français. Avec Roland-Garros qui approche à grands pas, chaque victoire devient un indicateur. Si le corps tient, et que la confiance suit, Gasquet a encore quelques cartouches à jouer dans des ATP 250 ou 500, voire dans un dernier baroud d’honneur Porte d’Auteuil.
Maître du revers lifté, du contre-pied subtil et des variations de rythme, Gasquet reste un joueur que personne n’aime affronter quand il est inspiré. Et il vient de le prouver à Bucarest.