Gasquet s’incline à Bucarest : une fin de carrière à la peine face à Cobolli

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par Léo Duvot

Alors qu’il avait fait renaître l’espoir en dominant Botic Van De Zandschulp au premier tour, Richard Gasquet a vu son élan brutalement stoppé au deuxième tour de l’Open ATP 250 de Bucarest. Opposé à l’Italien Flavio Cobolli, actuelle 45e mondial, le vétéran français de 37 ans s’est incliné en trois sets accrochés : 6-4, 4-6, 6-1. Analyse d’un match où l’expérience de Gasquet n’a pas suffi face à la fougue du jeune transalpin.

Un combat à deux vitesses

Le public roumain avait pourtant cru à un nouvel exploit du Biterrois. Après une entame difficile dans le premier set, Gasquet recolle à 3-3, laissant entrevoir un potentiel renversement. Mais malgré quelques fulgurances, notamment côté revers – sa signature – c’est l’irrégularité qui l’a condamné. Son service, en particulier, n’a pas tenu sur la durée : seulement 51% de premières balles sur l’ensemble du match, un chiffre insuffisant pour espérer perturber Cobolli.

Porté par son aisance en fond de court et une meilleure constance, l’Italien empoche la première manche avant de céder la seconde face au retour d’orgueil de Gasquet. Mais l’effort a laissé des traces chez le Français, qui s’effondre physiquement dans l’ultime set. Aucun jeu de service conservé, un langage corporel trahissant la frustration et une difficulté croissante à suivre le rythme imposé par son adversaire : le dernier acte a tourné au calvaire pour Gasquet.

Flavio Cobolli confirme sa montée en puissance

À 21 ans, Flavio Cobolli, issu de la Next Gen italienne, impressionne en ce début de saison sur terre battue. Encore discret chez les grands l’an dernier, le natif de Florence enchaîne les performances convaincantes et se qualifie ici pour son troisième quart de finale en ATP 250 cette saison. Son jeu tout en relance, mêlé à une endurance remarquable, a posé de sérieux problèmes à Gasquet, pourtant réputé pour son toucher et sens tactique.

Avec 71% de points remportés derrière sa première balle et une agressivité maîtrisée dans les échanges, Cobolli semble franchir un cap. Cette victoire contre un joueur d’expérience comme Gasquet, même en perte de vitesse, est un signal fort pour le jeune Italien en quête de reconnaissance sur le circuit.

Une fin de carrière en pointillé pour Gasquet ?

Classé 148e à l’ATP avant le tournoi, Gasquet, qui a annoncé son intention de prendre sa retraite après Roland-Garros, montre des signes évidents d’usure. Sa victoire au premier tour contre Van De Zandschulp, top 50 et redoutable sur terre, avait laissé penser à un baroud d’honneur en puissance. Mais la défaite face à un joueur moins expérimenté souligne les limites physiques et mentales d’un compétiteur qui a marqué le tennis français, mais dont les dernières semaines sur le circuit s’annoncent difficiles.

Le coup d’éclat tant espéré pour conclure sa carrière sur une note digne reste à venir. L’enjeu est fort : une dernière participation à Roland-Garros, potentiellement sa dernière apparition devant le public français. Gasquet tentera d’y puiser une motivation supplémentaire pour retrouver son meilleur niveau, ne serait-ce que l’espace d’un tournoi. D’ici-là, il devra, sans doute via quelques tournois challengers ou invitations ATP, accumuler du rythme.

Un reflet du renouvellement du tennis mondial ?

Cette rencontre entre Gasquet et Cobolli illustre aussi le changement de garde opéré sur le circuit. D’un côté, un ancien membre du top 10, héros d’une génération dorée du tennis français. De l’autre, un représentant de la relève italienne, nation en plein essor dans le paysage tennistique mondial aux côtés des Sinner, Musetti ou Arnaldi.

Avec son revers une main soyeux et son sens du jeu, Richard Gasquet restera un esthète adulé par les puristes. Mais à Bucarest, le temps a fait son œuvre. Place à la jeunesse, pleine d’ambition et d’énergie…

Une page se tourne, lentement mais sûrement.

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