Le Masters 1000 de Monte-Carlo, réputé pour ses surprises, a encore une fois tenu ses promesses. Et cette fois, c’est le numéro 1 mondial, Novak Djokovic, qui en a fait les frais. Le Serbe, pourtant favori sur le papier, a été éliminé dès le deuxième tour par Alejandro Tabilo (32e mondial), après une défaite sèche en deux sets (6-3, 6-4), laissant planer le doute sur sa forme actuelle à quelques semaines de Roland-Garros.
Djokovic en panne de rythme et d’inspiration
À 36 ans, Novak Djokovic entame une saison 2024 en dents de scie. Ce revers contre Tabilo marque déjà sa troisième défaite prématurée de l’année, après Doha et Indian Wells. Sur la terre battue monégasque, le Serbe est apparu méconnaissable : malgré un break d’entrée dans le premier set, il a rapidement perdu ses repères, enchaînant les fautes directes (29 en total, un chiffre alarmant pour un joueur de ce niveau) et les erreurs de jugement.
« Je n’ai jamais vraiment réussi à trouver mon rythme », a déclaré Djokovic en conférence de presse après la rencontre (source : ATP Tour). Une analyse lucide d’un joueur qui traverse manifestement une phase difficile.
Alejandro Tabilo : intraitable, opportuniste et sans complexe
De l’autre côté du filet, Alejandro Tabilo a livré une prestation remarquable, pleine de calme et de régularité. Le Chilien de 26 ans, connu pour sa ténacité sur terre battue, a su rester solide mentalement face au palmarès intimidant de son adversaire. Son jeu de jambes précis, ses frappes propres et sa gestion intelligente des moments clés du match ont permis de faire douter Djokovic à répétition.
La victoire nette de Tabilo (6-3, 6-4) n’est pas qu’un simple accident : elle souligne une tendance chez les outsiders du circuit ATP, qui n’hésitent plus à inquiéter les têtes d’affiche mal préparées ou en baisse de confiance. Cette performance pourrait bien être un tournant dans la carrière de Tabilo, symbole d’une génération montante affamée.
Un signal inquiétant à l’orée de la saison sur terre battue
Monte-Carlo ne devait être qu’un tournoi de préparation pour Djokovic sur la route de Roland-Garros, son objectif majeur au printemps. Or, la prestation livrée sur le Rocher soulève de nombreuses interrogations. Le Serbe, certes encore numéro 1 mondial, semble physiquement en retrait, en atteste sa lenteur en déplacement et son manque de tranchant sur les échanges longs.
Son élimination précoce s’inscrit dans une dynamique préoccupante : Djokovic n’a toujours pas remporté le moindre titre cette saison, une première depuis 2018 à ce stade de l’année. Si on ajoute à cela l’intensité croissante de la concurrence avec des joueurs comme Sinner, Alcaraz ou Zverev en pleine ascension, Monte-Carlo pourrait bien marquer un point de bascule.
Quels leviers pour rebondir ?
Loin d’être terminé, le printemps tennistique propose encore beaucoup d’opportunités à Djokovic : Madrid, Rome et bien sûr Roland-Garros où il défendra son titre. Mais pour espérer briller à Paris, il devra impérativement retrouver son jeu de fond de court chirurgical, sa précision au service et surtout, recharger une motivation qui semble vaciller.
Une possibilité pourrait être un ajustement dans son team ou une décision forte en matière de calendrier pour se réengager complètement dans la saison. N’oublions pas que Djokovic nous a souvent surpris dans les moments où on l’attend le moins. Sa capacité de résilience est légendaire.
En attendant, cette élimination à Monte-Carlo est un véritable coup de tonnerre dans le paysage ATP, et relance un débat : faut-il encore faire de Djokovic le grand favori de la saison sur terre battue ?